ESCROC

Le spectacle

Dans E.S.C.R.O.C. tous les jeunes spectateurs sont acteurs. Ils disposent d’une télécommande par personne et pensent participer à une évaluation gouvernementale sous forme de quiz, visant à mesurer leur “intelligence sociale” face à l’intelligence artificielle.

Ils doivent choisir : choisir ce qu'ils préfèrent, ce qu’ils veulent, ce qu’ils pensent, pour eux-mêmes et aussi parfois pour les autres. Ils devront attribuer des notes aussi. Jusqu’à l’excès. Au fur et à mesure du test, les spectateurs s’interrogent... Ont-ils bien fait de répondre à toutes ces questions ? Et si ce test cachait un dispositif de manipulation plus grand où leurs réponses pouvaient être utilisées contre eux par la suite ? Leurs données personnelles revendues ? Et à quel prix ?

Mais tout cela n’est qu’un prétexte. Un piège. Un coup monté.

Après s’être fait berner, les discussions s’ouvrent avec les jeunes : influence du groupe, uberisation, dictature de l’évaluation…

Une performance immersive, ludique et critique, pour questionner notre époque.

Note d’intention

Au quotidien, nous sommes écrasés par les choix. Choisir un film à regarder, un vêtement à porter, un meilleur itinéraire à emprunter, une musique à écouter, un meilleur produit à consommer, un article à partager… Et face à ce débordement de choix, l'émotion prend souvent le dessus sur la raison.

Cette influence de nos émotions et de nos biais perceptifs dans nos choix, je l'exploite à mon avantage en tant que mentaliste depuis plus d'une dizaine d'année. Mon métier est fondé sur une anomalie : le fait que les gens soient prêts à payer pour qu'un escroc leur mente et oriente leurs choix. Et je ne suis pas le seul à en avoir tiré profit. A travers l'histoire, de nombreuses figures - au moins aussi malhonnêtes que moi - ont inventé aussi brillement que cyniquement des procédés pour orienter les choix.

Edward Bernays, neveux de Freud et inventeur du premier bureau de "Relations Publiques" décrit dans "Propaganda" ses techniques pour orienter le peuple à faire "les bons choix" (techniques qu'il a surtout utilisé pour mettre la cigarette à la mode chez les femmes, et instaurer le bacon dans le petit déjeuner américain, à la demande d'industriels.)
Walt Disney produisait quant à lui pendant la deuxième guerre mondiale de brillants dessins animés de propagande incitant à "l'effort de guerre".

Pour "Escroc", j’ai décidé de poser mon regard d'illusionniste sur ces figures de la manipulation et leurs techniques. Il s’agit non pas de les décoder explicitement, mais de permettre aux spectateurs d’éprouver collectivement nos failles, notre suggestibilité, notre irrationalité. La salle de classe ou l’amphithéâtre se transforme en laboratoire d'expérimentations sociales. Le dispositif permet aussi aux spectateurs de prendre parti collectivement depuis leur fauteuil, en votant à l'aide de leurs téléphones, à la manière d'un quiz. Il s'agit donc aussi de manipulation des foules.

Sommes-nous aussi rationnels que nous le pensons ? Est-on vraiment capable de prendre des décisions par nous-même ? Jusqu’où un groupe peut-il influencer nos comportements ?

Des expériences issues de la psychologie sociale comme celle de Milgram, celle du pigeon supersticieu de Skinner sont utilisées comme source d’inspiration. La performance Quiz dure une heure et est suivie de 30 minutes de débat. Le dispositif est construit pour 30 élèves minimum et 150 élèves maximum. Il peut être réalisé dans une salle de classe, une salle d’examen ou un amphithéâtre.

Tout le dispositif est installé par la compagnie en moins d’une heure, nous demandons uniquement quand cela est possible la mise à disposition d’un video-projecteur.

Jauge : de 30 à 100 spectateurs
Durée : 1h30
Montage : Autonome, 1 heure.
Niveaux : de la 3ème à la terminale.